NICOLAS DE CRÉCY
Vernissage vendredi 4 mars à 18h30
En collaboration avec le Fonds Hélène & Edouard Leclerc, Landerneau
Commissaires : Keren Detton et MEL PUBLISHER / Lucas HureauAfin d’accroître le rayonnement de l’art contemporain en Bretagne, Le Quartier – centre d’art contemporain de Quimper – et le Fonds Hélène & Édouard Leclerc (FHEL) de Landerneau ont décidé d’unir leurs efforts. Dans le cadre de ce partenariat, le FHEL accueillera chaque année une exposition proposée par Le Quartier. Dès le 5 mars, c’est le FHEL qui propose à Quimper une exposition exceptionnelle avec Nicolas de Crécy.Dessinateur de talent, Nicolas de Crécy a construit dans ses livres un univers à la fois étrange et poétique à l’humour absurde et souvent acerbe. Dans ses ouvrages, nourris par le surréalisme et la mélancolie, il détourne les codes narratifs en explorant différents genres et techniques tandis qu’il développe en parallèle de nouvelles œuvres – peintures, sculptures, gravures… – offrant une lecture originale de la destinée des frères Wittgenstein.L’exposition, conçue en deux volets, propose un parcours rétrospectif englobant ses premiers succès comme Foligatto, paru en 1991, et présente l’étendue de ses expériences graphiques et stylistiques avec notamment Le Journal d’un fantôme, autobiographie d’un dessin qui adresse de manière drôle et cinglante l’autorité du geste artistique ou La République du Catch qui épouse les codes du manga japonais. Du scénario baroque et onirique (Le Bibendum céleste) au récit satirique et grinçant (Léon La Came), en passant par la fable muette (Prosopopus) et le conte loufoque (Salvatore), Nicolas de Crécy n’a cessé de repousser les frontières de la bande dessinée, tout en affirmant un style très singulier. L’exposition se veut une véritable plongée dans la fabrique du dessin, ses techniques (encre de Chine, aquarelles, crayons…) et ses processus (story-board, esquisses, retouches).La seconde partie de l’exposition est gardée par un personnage en trois dimensions directement issu de l’un de ses dessins. Une tête posée sur un guéridon toise le visiteur, présence muette et inquiétante, qui semble inverser le régime des regards. C’est l’œuvre qui nous regarde !Nicolas de Crécy s’est passionné pour la vie de Paul Wittgenstein (1887-1961), fils d’un grand industriel viennois, frère du célèbre philosophe et pianiste virtuose que la Première Guerre mondiale a amputé de sa main droite. Il est connu pour avoir commandé aux plus illustres compositeurs de l’époque (Benjamin Britten, Hindemith, Prokofiev) des œuvres musicales comme le célèbre concerto pour la main gauche de Ravel. « Le manchot mélomane », titre donné à ces nouvelles productions, est un portrait en creux qui interroge le manque et la disparition, la folie et la création, la filiation. Les paysages enneigés autrichiens accompagnent l’évocation du corps fragmenté et imaginaire. L’effacement des frontières entre l’intérieur et l’extérieur, par l’évocation de sons, de masques et de fantômes, délivre une expérience sensible de l’ineffable.BIOGRAPHIE
Nicolas de Crécy est né en 1966 à Lyon.
Après des études en Arts Appliqués et aux Beaux-Arts, il publie en 1991 son premier ouvrage de bande dessinée, Foligatto (scénario de Alexios Tjoyas), qui sera couronné par divers prix. Paraît ensuite Le Bibendum céleste, album expérimental et graphiquement novateur qui sera le premier d’une série de trois tomes. Il entreprend ensuite, sur des textes de Sylvain Chomet, Léon la came en 1997, prix du meilleur album au festival d’Angoulême en 1998. Depuis Foligatto jusqu’à La République du catch, ouvrage paru en 2015 simultanément au Japon et en France (Shueisha Publishing et Casterman), Nicolas de Crécy explore des pistes diverses développées autour d’une narration et d’un graphisme singuliers : l’illustration jeunesse (Le Roi de la piste, La Nuit du grand méchant loup), les carnets de voyage, des textes personnels illustrés (New York sur Loire, Des gens bizarres, Cafés moulus), des illustrations pour la presse (Libération, The New Yorker, etc.), tout en continuant la bande dessinée, avec notamment Super Monsieur Fruit, Prosopopus, Salvatore, aux éditions Dupuis, ou Journal d’un fantôme, l’autobiographie d’un dessin (2007, Futuropolis).Pensionnaire en résidence d’artiste à la Villa Kujoyama (Kyoto, Japon) en 2008, il s’est ensuite rendu régulièrement au Japon pour y développer des projets, parmi lesquels Carnets de Kyôto ou Esthétiques du quotidien au Japon, ainsi que des collaborations avec des artistes japonais (en 2014, il publie un Artbook avec Tayio Matsumoto).
Son travail, partagé entre bande dessinée et arts plastiques, a fait l’objet de nombreuses expositions ainsi que de traductions en Europe, aux États-Unis et au Japon.Catalogue :
Le FHEL publiera à cette occasion un catalogue de l’exposition regroupant un ensemble de vues inédites de l’accrochage, ainsi que les contributions des commissaires.Partenaires :
La Ferme du Buisson – Noisiel
Penn Ar BD – 13 mars 2016 – Quimper
La médiathèque des Ursulines – Quimper
En association avec le « Printemps des Bulles » à QuimperNicolas de Crécy An exhibition in conjunction with the Fonds Hélène & Edouard Leclerc, Landerneau, BrittanyWith a view to increasing contemporary art outreach in Brittany, Le Quartier Centre for Contemporary Art in Quimper and the Fonds Hélène & Edouard Leclerc (FHEL) in Landerneau have decided to join forces. As part of this new alliance, each year FHEL will present an exhibition curated by Le Quartier. March 5th 2016 will see the opening in Quimper of a remarkable show by Nicolas de Crécy.« I’ve been an admirer of Nicolas de Crécy’s work for fifteen years. It’s just great that Le Quartier, a nationally known art centre, has finally been able to bring him to the public in an exhibition combining his most iconic works with others specially created for this event. » — Michel-Edouard Leclerc Nicolas de Crécy is a talented draughtsman whose books offer a strange, poetic world shot through with absurd, often biting humour. Working in a surrealistic, melancholy vein, he rechannels the standard narrative codes, exploring different genres and techniques while also producing paintings, sculptures and prints that take an original slant on the destiny of the Wittgenstein brothers.The exhibition is in two parts, the first looking back over such early successes as « Foligatto », published in 1991, and a range of graphic and stylistic experiments notably including « Le Journal d’un fantôme » (Diary of a Ghost) – a scathingly witty approach to authorial authority – and the manga-inflected « République du Catch » (Republic of Wrestling). From the baroquely dreamlike « Le Bibendum céleste » (The Celestial Bibendum) to the sardonically satirical « Léon La Came » (Leon the Dope Fiend), and via the wordless fable Prosopopus and the zany « Salvatore », de Crécy endlessly pushes the limits of the genre in a style all his own. The exhibition immerses the viewer in the actual business of drawing : its media (Indian ink, watercolour, pencils, etc.) and its processes (storyboard, sketching, retouching).The second segment has a guardian, a sculpted character taken directly from one of de Crécy’s drawings. The visitor is disdainfully eyed by a head on a pedestal table, a mute, disturbing presence that seems to reverse the usual viewing order : here the work is watching us !Nicolas de Crécy is fascinated by the life of Paul Wittgenstein (1887–1961), son of a leading Viennese industrialist, brother of the famous philosopher, and a virtuoso pianist who lost his right hand during the First World War. Paul Wittgenstein went on to commission the famous « Piano Concerto for the Left Hand » from Ravel, in addition to other pieces by such illustrious composers as Britten, Hindemith and Prokofiev. In the new works here, titled « Le manchot mélomane » (The One-handed Music Lover), de Crécy offers an indirect depiction of absence and vanishment, of madness, creativity and kinship, with snowbound Austrian landscapes accompanying his evocation of an imagined, fragmented body. Using sounds, masks and ghostly figures to abolish the boundary between interior and exterior, he provides a sensory experience of the inexpressible.Biography Nicolas de Crécy was born in Lyon, France, in 1966. After studying Art and Design, in 1991 he published his first, multi-prize-winning graphic novel « Foligatto », with a script by Alexios Tjoyas. It was followed by « Le Bibendum céleste » (The Celestial Bibendum), an experimental, graphically innovative venture that ultimately ran to three volumes ; and in 1997 by « Léon la came » (Leon the Dope Fiend), which took out the Best Album award at the 1998 Angoulême International Comics Festival. From « Foligatto » to « La République du catch » (The Republic of Wrestling – published simultaneously in Japan and France, by Shueisha and Casterman) de Crécy has been applying his distinctive graphic and narrative skills to a range of interests including illustration for young people (« Le Roi de la piste » [King of the Slopes], « La Nuit du grand méchant loup » [Night of the Big Bad Wolf]), the travel diary, illustrated personal writings (« New York sur Loire », « Des gens bizarres », « Cafés moulus » / New York on the Loire, Weird People, Ground Coffees) and images for the press (Libération, The New Yorker, etc.). At the same time he has continued to turn out graphic novels including « Super Monsieur Fruit », « Prosopopus » and « Salvatore » for Editions Dupuis and « Journal d’un fantôme, l’autobiographie d’un dessin » (Diary of a Ghost : the Autobiography of a Drawing, 2007, Futuropolis). Since his residency at Villa Kujoyama in Kyoto in 2008 he has been making regular visits to Japan to work on books including « Carnets de Kyôto » (Kyoto Diaries) and « Esthétiques du quotidien au Japon » (Aesthetics of the Everyday in Japan), as well as joint projects with Japanese artists – in 2014 he published an illustrated book with Taiyo Matsumoto.Nicolas de Crécy divides his time between graphic novels and the visual arts. His work has been widely exhibited and translated in Europe, the United States and Japan.Curators : Keren Detton and MEL Publishers/Lucas Hureau In partnership with La Ferme du Buisson art centre in Noisiel, Pen Ar BD and Les Ursulines media centre. In association with « Printemps des Bulles » in Quimper.